Les équipes autogérées, est-ce une absurdité ? Vraiment ?

19 / 11 / 2024
Faites-vous partie du club « équipes autogérées, essayé & plus jamais » ? Ou bien votre organisation en est-elle totalement conquise ? Peut-être que vous ne voyez plus clair à travers tous ces concepts : leadership distribué, équipes autogérées, leadership partagé, etc. ? Pas de panique, nous sommes là pour vous éclairer !
Leadership

Du chaos conceptuel à l’“aha !” : Le leadership distribué et ses variantes 


La définition du leadership comme un processus par lequel des individus réalisent des choses à travers d’autres (Cialdini, 2001) signifie que nous pouvons parler de leadership réussi lorsque le « leader » parvient à mobiliser les autres vers un objectif commun. Vous êtes d’accord ? Très bien, continuons. 

Le leadership est donc un comportement, pas une caractéristique, un trait de personnalité ou un rôle lié au genre. Le leadership se manifeste dans ce que vous faites, et donc, il peut s’apprendre. Pendant longtemps, la littérature sur le leadership s’est concentrée sur le comportement d’un seul leader (pensez au modèle du leadership transformationnel ou au courant du « Great Man »). Avec le temps, de plus en plus de voix se sont élevées pour dire que le leadership peut également résider au sein de l’équipe et être partagé entre plusieurs personnes dans l’organisation. 

En effet, si le leadership consiste à mobiliser les autres vers un objectif commun, alors vous, moi, et même Monsieur Dupont pouvons le faire. 

 

Le “leadership distribué”, en tant que terme générique, englobe les modèles de leadership qui mettent l’accent sur l’influence mutuelle au sein de l’équipe. Cela correspond parfaitement à l’économie du savoir dans laquelle nous évoluons (Pearce, 2007) : le leadership ne flotte plus au-dessus de l’équipe, mais se trouve là où la connaissance ou l’expertise est centralisée, au sein même de l’équipe. Le leadership partagé et d’autres modèles similaires s’intègrent parfaitement dans ce cadre (Carson et al., 2007). 

“Le leadership partagé, d’accord. Mais mon équipe autogérée, c’est un fiasco.” 


Intéressant 😊. C’est une frustration fréquemment entendue chez les managers qui ont adopté des équipes autogérées il y a une dizaine d’années. Beaucoup ont été déçus. Si l’autogestion semblait fonctionner, des problèmes comme la planification des congés ont souvent mené à une impasse. Cela vous semble familier ? 

C’est tout à fait normal ! Une équipe autogérée n’est pas une garantie de leadership partagé. Mettre en place un nouveau modèle organisationnel (autogestion) ne signifie pas que les employés disposent automatiquement des outils, des compétences ou même du confort nécessaire pour s’orienter mutuellement, se confronter sur leurs comportements, etc. Tout fonctionne bien… jusqu’à ce que ça ne fonctionne plus. À ce moment-là, on fait appel au manager hiérarchique pour tirer la sonnette d’alarme. 

Mais ne vous inquiétez pas, tout n’est pas perdu. 

Comment cela peut-il fonctionner ? Quels sont les ingrédients nécessaires ? 


Avec les bons ingrédients et dans le bon contexte, les équipes avec un leadership partagé peuvent réussir et même surpasser les modèles organisationnels classiques. 

 

Contexte : Les modèles de leadership partagé ne fonctionnent pas dans toutes les organisations. 

  • Maturité : Les membres de l’équipe doivent avoir un certain niveau de maturité pour se guider mutuellement. 
  • Secteur ou niche : Les secteurs comme l’IT ou le développement de produits adoptent plus facilement ces modèles, car le travail agile repose déjà sur une vision partagée du leadership. 
  • Taille de l’organisation : Dans les grandes équipes, le leadership partagé peut parfois entraîner de la confusion (« Qui est responsable ? »), car il devient moins évident de clarifier continuellement les rôles. 

Que puis-je faire pour que le leadership partagé fonctionne dans mon organisation ? 
Les interventions suivantes sont essentielles : 

  1. Facteurs clés de succès : Pour permettre l’orientation mutuelle, trois éléments clés sont nécessaires : 
  • Expression : Les membres de l’équipe doivent se sentir libres d’exprimer leur opinion sans crainte de répercussions. 
  • Objectif clair : Un objectif commun bien défini pour l’équipe (Avolio et al., 1996). 
  • Soutien : Les membres doivent se sentir soutenus par leurs collègues (Marks et al., 2001). 
  1. Interdépendance : Tenez compte du degré auquel les collègues dépendent les uns des autres dans leur travail. Pour des individus isolés ou des experts en silo, il n’y a pas de véritable raison de se mobiliser vers un objectif commun, faute de points d’intersection. 
  2. Leadership externe : Et voici le cœur du sujet : un leader ou coach externe reste crucial (Hackman & Wageman, 2005). Non seulement pour expliciter l’objectif commun de l’équipe, permettant ainsi l’adoption du leadership partagé, mais aussi pour aider à créer un environnement d’équipe sûr et développer les compétences nécessaires pour se guider efficacement les uns les autres. 

 

La morale de l’histoire ? Oui, le leadership partagé peut fonctionner. Les équipes autogérées peuvent réussir. 
Mais cela ne signifie pas qu’un « leader/manager » formel est inutile. Nous plaidons pour une combinaison d’orientation mutuelle et d’un cadre (externe) clair qui se renforcent mutuellement. 

Pensez à des équipes auto-régulées : autonomes dans leur fonctionnement quotidien, mais guidées par un objectif commun bien défini. 

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